Comment le jeu vidéo agit sur notre santé ?

Comment le jeu vidéo agit sur notre santé ?

Comment le jeu vidéo agit sur notre santé ?

Comme il est facile de condamner le jeu vidéo et d'en faire la cause de plusieurs problèmes médicaux : problèmes de vue, violence, désintéressement, asociabilité... Le média vidéoludique a toujours été le coupable idéal, c'est vrai qu'il peut être médicalement mauvais dans certains cas mais il s'avère qu'il apporte aussi du bon sur de nombreux points liés à la santé.

Évidemment, qui dit jeu vidéo dit forcément écran d'ordinateur, de smartphone, de télévision ou autre. Sur ce point difficile de trouver un argument positif, l'abus d'écrans est déconseillé et pourtant ces derniers se multiplient de toutes parts autour de nous... mais cela est un autre problème qui fera peut-être l'objet d'un autre article, qu'en dites-vous ? Nous n'allons donc pas nous éterniser ici sur les problèmes des écrans mais bien effectivement sur ce que provoque le jeu vidéo en lui-même sur notre corps et notre santé.

L'addiction

Le fléau du jeu vidéo, c'est bien celui-là : l'addiction ! Reconnu comme maladie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en juin dernier, le « trouble du jeu vidéo » a pour conséquence un ensemble d'effets négatifs sur le corps humain et la santé. Pour faire simple, l'addiction se caractérise par une priorité donné au jeu vidéo au détriment d'autres activités sociales, professionnelles, culturelles, sportives etc. Pour en savoir plus sur ce qu’est l’addiction au jeu vidéo, je vous invite à lire un de nos précédents articles.

Plusieurs cas accompagnent l'addiction comme l'isolement ou l’asociabilité et ces derniers ne sont pas bons pour notre cerveau, qui a au contraire, besoin de s'épanouir et de diversifier ses activités.

Parmi les conséquences engendrées par l'addiction, on peut souligner le risque de problèmes liés au poids. Le temps passé devant des jeux vidéo sera forcément déduit de la pratique d'une activité physique. Quant à l'obésité, elle risque d'entraîner de la dépression, des maladies cardiaques ou encore du diabète. En somme, tout peut rapidement s'enchaîner à partir du moment ou on ne limite plus sa consommation de jeu et que l'on ne prend pas de recul à son égard.

Et c'est dans ce cadre que la première cible de l'addiction entre en scène : les enfants.

Petit aparté : je ne sais pas pourquoi, le jeu vidéo provoque chez les enfants une dose d'excitation assez grandiose. Je me suis par exemple surpris à plusieurs reprises à m'étonner du nombre d'enfants se jetant sur les bornes de jeu lors de salons dédiés à l'univers vidéoludique. Comme si l'espace de quelques instants il n'y avait plus rien d'autres qui comptait à leurs yeux. Le jeu vidéo provoque quelque chose chez beaucoup d'enfants d'assez inouï. Comme si c'était le loisir suprême ! On prendra également le temps de s’attarder plus en détail sur la question dans un prochain sujet.

Il est à noter qu'un enfant n'a pas le même esprit critique qu'un ado ou un adulte. Il n'a pas (dans la majorité des cas) vraiment de recul sur ce qu'il fait ou entreprend, c’est un fait. Ainsi, lorsqu'il joue à un jeu vidéo, il risque peu de se dire : « je vais peut-être m'arrêter là moi » après plusieurs heures de jeu. C'est pourquoi c'est aux adultes de veiller à la bonne éducation des enfants sur ce point là, c'est à eux de contrôler leur temps de jeu.

Une chose qui est de plus en plus difficile avec le jeu sur smartphone. Smartphone que beaucoup d'enfants possèdent déjà à un âge bien trop bas, un simple téléphone sans accès internet serait largement nécessaire à la majorité d'entre eux.

Pour tenter de lutter contre le temps de jeu des enfants, certains pays ne manquent pas d'imagination, à l'image de la Chine et de l'entreprise Tencent qui expérimente un système de reconnaissance faciale sur leur jeu Honor of Kings. Le but étant de limiter l'usage du jeu suivant l'âge du joueur, sélectionné aléatoirement dans le cadre de l'expérimentation. La pratique, qui peut s'avérer très intrusive dans la vie privée, vient s'additionner à la surveillance d'internet déjà très présente dans le pays et à sa forte censure exercée sur la sphère multimédia.

Mais au-delà de ces aspects négatifs qu'a le jeu vidéo sur notre santé, il dispose de tout un panel de bonnes choses ayant un effet bénéfique sur nous.

Le cerveau : cible prioritaire

Lorsque l'on joue aux jeux vidéo notre cerveau reçoit un nombre incalculable d'informations, et ça, c'est bon pour lui. De nombreuses études ont été réalisées et elles concluent toutes plus ou moins sur le même constat : un joueur de jeux vidéo a plus de matière grise qu'un non joueur. Par exemple une étude réalisée en 2013 par des chercheurs allemands parue dans la revue Molecular Psychiatry, a consisté à faire jouer 23 adultes à Super Mario 64 pendant 30 minutes sur une durée de deux mois. Au bout du compte, les tests IRM ont démontré que les cellules présentes dans les zones responsables de la navigation spatiale, de la mémoire, de l’organisation et de la motricité des mains avaient augmenté. De même pour une autre étude de neuro-scientifiques chinois et australiens qui ont comparé les cerveaux de joueurs accomplis et de joueurs occasionnels, eh bien les joueurs aguerris avait une meilleure attention visuelle et une meilleure coordination spatiale.

Il faut se rendre compte que lorsque l'on joue à un jeu vidéo, le cerveau est constamment en train de réfléchir, de comprendre ce qu'il se passe, de mémoriser des choses et de mettre en place des actions afin de palier à diverses situations. La plasticité du cerveau (sa capacité à inventer de nouvelles connexions, à s'adapter à tout un tas de facteurs, qu'ils soient liés à l'environnement ou à l'expérience) est grandement sollicitée. Le constat vaut pour une grande majorité de jeux, aussi bien de tir, de course, de sport, de plateforme, de rôle, de stratégie, ou de réflexion (lequel porte bien son nom d'ailleurs).

Les jeux vidéo peuvent également être une belle source d'apprentissage pour ce qui est de du développement de la curiosité et de l'autonomie. Dans un jeu de rôle par exemple, on reconnaît tout de suite le joueur aguerri du joueur occasionnel. Le premier cherchera toujours à aller dans le sens inverse de la quête principale, si le fil rouge lui demande d'aller à gauche, il ira à droite. Au contraire le second suivra la quête sans forcément chercher à aller voir ailleurs. Et c'est donc en jouant qu'on apprend à développer ses sens. Les jeux de rôle, de stratégie ou de gestion sont généralement très formateurs au développement de l'organisation, de la perception et de la gestion. Les jeux de course, de plateforme ou de tir sont quant à eux plus formateurs pour ce qui est de l'amélioration des réflexes et de l'attention.

Une autre étude, menée par l’université de Rochester aux États-Unis et publiée en 2003 dans la revue Nature, démontre d'ailleurs que l'acuité visuelle est meilleure chez les personnes jouant aux jeux vidéo. Des tests ont été menés sur des jeux d'action (Medal of Honor, Half-Life), ces derniers requièrent une forte attention dû au grand nombre d'informations présentes à l'écran. Au bout du compte, l'attention visuelle des testeurs non-joueurs a faibli plus vite que celle des joueurs réguliers. Il a été remarqué que les pratiquants expérimentés étaient capables de repérer un plus grand nombre d'objets d'un coup et de mieux se situer dans l'espace. Mais également que leur motricité et leur repérage dans l’environnement étaient optimisés.

C’est bon pour le moral

Le cerveau est un muscle et comme nous l'avons vu, le jeu vidéo fait essentiellement travailler cet organe là. Ainsi c'est un bon moyen de retarder l'affaiblissement mental lié à la vieillesse, de même que le risque de maladie d'Alzheimer. Le fait de maintenir le cerveau concentré agit sur son processus cognitif c'est à dire tout ce qui va engendrer les fonctions de la mémoire, de la perception, de la coordination, du raisonnement, de l'organisation etc. En gros, c'est comme faire des activités physiques pour garder son corps en forme, ici le cerveau a aussi besoin d'être musclé afin de tenir le cap.

Enfin, l'humeur d'un joueur est bien souvent mise à l'épreuve lorsqu'il joue. C'est vrai qu'un jeu peut être rageant et attiser de la colère et de l'énervement, lorsqu'une situation est difficile à passer par exemple. Mais cette rage est généralement suivie et récompensée d'un sentiment d'accomplissement lorsqu'on arrive à surmonter une difficulté. Cela libère ainsi de la dopamine, l'hormone du plaisir. C'est elle qui renforce cette sensation de joie et de bien-être. Elle a un rôle assez capitale au bon fonctionnement de notre esprit et joue aussi sur notre motivation générale. Pour faire simple : jouer aux jeux vidéo, c'est bon pour le moral.

Savoir être attentif

Alors, comment le jeu vidéo agit sur notre santé ? À la fois bien et pas bien. Il faut faire attention et être conscient du temps que l'on consacre ou que nos enfants consacrent au jeu vidéo. Le mental est bien souvent au cœur des deux oppositions, il peut être stimulé dans le bon sens comme dans le mauvais. C'est pourquoi il est important de se contrôler et d'être à l'écoute de son corps. Il est bon de faire des pauses lors d'une longue session de jeu, ou lorsqu'on commence à avoir mal quelque part (yeux, jambes, bras, poignets, nuque, dos...). Avant de commencer à jouer, vous pouvez aussi par exemple vous fixer un repère, un objectif à atteindre afin de savoir quand vous arrêter.

Finalement le jeu vidéo provoque de nombreux effets positifs sur notre santé. Il muscle notre cerveau, ce qui contribue à maintenir et à améliorer nos sens, notre mémoire, nos réflexes, notre attention ou encore notre acuité visuelle. À noter néanmoins une chose : le jeu vidéo, à consommer avec modération.

 

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Ylonith
Ylonith

Voyageur de mondes virtuels, passé par Midgar, Skellige et les terres d’Azeroth. Admirateur de jeux enchanteurs, et explorateur du multivers vidéoludique.