J’ai remarqué au fil du temps que les lycées renseignaient très mal sur les écoles de jeux vidéo et qu’il était difficile de trouver comment vraiment préparer les concours qui vont avec. C’est pourquoi je vous proposerai tout au long de cette année jusqu’aux dates fatidiques d’examens, quelques trucs et astuces que j’ai récolté à force d’arpenter les salons étudiants.
Épisode 2 : l’art d’avoir suffisamment de dessins ratés pour se chauffer tout l’hiver (2/4)
Pour faire suite au précédent épisode, je commencerai par vous rappeler que le but n’est pas de se noyer sous les préparations mais de se fixer des objectifs réalisables selon le temps qu’il vous reste avant les concours tout en étant efficace dans vos études actuelles, car les appréciations des bulletins sur votre comportement et motivation scolaire font partie intégrante des critères d’entrée de la plupart des écoles quelque soit le domaine. Maintenant que vous commencez à avoir la tête remplie de connaissances (plus ou moins) utiles, il est temps de mettre en application la théorie. Sortez crayons, pinceaux et autres tablettes graphiques, nous plongeons tout au long de cet épisode dans le Game Art.
POINT N°1 : connaître les bases et se renseigner
« Ouais, c’est pas faux ! »
Si ces termes ne vous disent rien, alors commençons avec quelques définitions utiles pour le concours : Tout d’abord les grandes familles de production :
- Game Art : c'est une branche du développement de jeu regroupant tous l’aspect graphique.
- Game Design : cela désigne tout ce qui concerne le gameplay, scénario etc.
- Game programming : son nom est plus clair que les autres, c’est donc la programmation des jeux vidéo.
- Sound Design: cela regroupe toute l’ambiance sonore d’un jeu, musiques, SFX,...
Puis un petit champ lexical qui pourrait vous servir au concours Game Art :
- Un book : c'est une sorte de portfolio, virtuel ou papier, rassemblant vos meilleures œuvres à présenter durant l’entretien.
- Une tablette graphique : c’est une sorte de grand pad avec lequel vous pouvez dessiner sur l'ordinateur à l’aide d’un stylet et de logiciels tels que Photoshop ou PaintTool SAI.
- La modélisation : elle concerne surtout la 3D, c’est le principe de “sculpter” un élément.
- L’environment design : c’est le fait de créer des décors, des paysages et autres bâtiments.
- Les Props : là c’est plus du détail, les petits éléments comme les armes par exemple, ou encore le design d’objets d’intérieur…
- VFX : est le diminutif de "Visual Effects", on peut parler d'effets spéciaux en Français.
Ces quelques notions acquises, passons au cœur du sujet : la préparation.
POINT N°2 : utiliser ses connaissances
Depuis un mois vous avez, je l’espère, glané pas mal de sources d’inspiration et de façon d’en disposer. Il est temps de déployer toute votre imagination et de créer des univers graphiques originaux et/ou intéressants. Le but ici est de montrer l’étendue de votre créativité et de votre curiosité en travaillant des ambiances, des détails ou encore des personnages en corrélation avec le/les univers que vous mettez en place, mais aussi en ayant plus à dire sur eux que “je trouvais ça joli”. Travailler avec énormément de techniques et de supports différents est aussi une bonne chose pour ce type d’exercice ! De plus, axer vos travaux autours de thèmes dans lesquels vous êtes à l’aise permettra d’orienter l’entretien sur des sujets que vous connaissez !
POINT N°3 : garder les pieds sur Terre
Se plonger dans son monde est bien, mais il ne faut oublier de s'intéresser au Monde (avec un grand “M”). Le souci du réalisme et du détail passe par l’observation et c’est pour cela que nous allons parler ici de dessin d’observation (terme plutôt clair, nous sommes tous d’accord). Prenez un carnet, un crayon, et sortez dessiner, étudier, scruter les éléments qui vous entourent : de la poubelle au banc en passant par les canettes (écrasées ou non), les façades… et même les passants ! Tout ceci vous aidera à comprendre les comportements, démarches, textures … Bref, des choses essentielles au métier de Game Artist ! Ce perfectionnisme, dans un exercice pas forcément des plus passionnant, montre en plus de la détermination de votre part.
POINT N°4 : être organisé, l’atout caché
Maintenant qu’une montagne de dessins, croquis et autres gribouillages (cependant tous très jolis) s’est entassée dans votre espace de vie, il est temps de sélectionner et de ranger tout ça pour que cela rende ENCORE plus beau. Environ 10 à 20 dessins suffisent, sauf indications contraires de la part de l’école. Il y a différents types de books et bien évidemment, différentes façons de les organiser. Personnellement, je préfère le book papier, car je trouve agréable de toucher et regarder le dessin dans tous les sens et sous tous les angles. Si vous choisissez d’acheter un portfolio, choisissez-le en fonction de la taille des plus grands dessins que vous voulez y mettre. Il serait dommage de plier votre travail ! Concernant le book numérique, le mieux est de prendre son propre ordinateur avec le fichier enregistré dessus, car le lieu de l’entretien peut être dépourvu de connexion internet ou tout simplement d’ordinateur. Niveau organisation, il y a plusieurs écoles : par thématique, technique, discipline, support ... C’est à vous de choisir votre façon d’organiser votre book en fonction de vos préférences, humeurs ou encore grain de folie ! Le plus important est que vous soyez à l’aise durant l’entretien. Pour finir, c’est un principe qui reviendra toujours dans cette série : il faut s’amuser. Testez des concepts fous, soyez extravagants mais surtout, soyez vous-même ! On remarque tout de suite un travail fait avec passion d’un travail fait sous la contrainte, alors montrez que vous aimez ce que vous faites, développez, détaillez, poussez vos idées au bout comme vous pousseriez la porte de l’école de vos rêves ! Si jamais vous avez des questions ou besoin de renseignements, n’hésitez pas à poser vos questions dans l'espace commentaires. Ce sera un plaisir de vous répondre ! Et surtout, n’oubliez pas de guetter le site pour les prochains épisodes de « En route vers l’école du jeu vidéo ».
Photo: Gaming Campus, Yad Space