L’alimentation est l'un des points les plus important dans le milieu sportif. De nombreuses normes et règles ont été mises en place, afin de permettre aux compétiteurs d’être en bonne santé et au meilleur de leur forme lors des compétitions. Nous allons donc nous intéresser un peu plus en détail sur cet aspect important de l’esport.
Une offre peu diversifiée.
Lorsque l’on va en LAN, on peut remarquer que les options proposées par les organisateurs sont pour ainsi dire, restreintes. Généralement pour s’alimenter, il y a trois options : les buvettes, les food trucks et les fast foods. On peut noter ici un manque de diversité de l’offre alimentaire qui se résume à de la street/junk food. Pour autant l’aspect qui semble être le plus critiquable dans ces propositions d’alimentation serait le recours à des partenariat avec des fast foods. Lors de la Dreamhack 2019, il était possible de se faire livrer par UberEats toute commande passée au restaurant Burger King… qui se trouvait à moins de 10 minutes de l'événement. Au cours de la Lyon Esport, les organisateurs de l'événement ont eu un partenariat avec les restaurants Mcdonald's de Lyon qui proposaient aux participants un burger lorsqu’ils achetaient un menu. Ces partenariats, qui sont récurrents dans le milieu, posent plusieurs problèmes quant au discours sur la performance tenu par certains professionnels du milieu. Promouvoir des événements sportifs tout en faisant des partenariats avec des entreprises qui vendent de la “Junk food” tout en incitant à les consommer, ne semble pas être la meilleur des solutions. D’autant plus que le public premier des compétitions esport sont des jeunes qui sont très influençables. De plus ils sont beaucoup plus perméables aux messages publicitaires vu qu’ils sont intégrés à leur centre d’intérêt, l’esport. Ce qui explique l’intérêt des entreprises agroalimentaires envers l’esport.
Le sponsoring et le modèle économique de l’Esport.
L’une des raisons qui explique l’abondance de ces partenariats est le poids que ces entreprises ont dans le milieu esportif à l’instar du sport. Comme pour le milieu sportif, l’esport a besoin de sponsors et de partenaires qui valent des centaines de milliers voire même de millions d’euros afin d’avoir une économie stable et pérenne sur le long terme. De plus, les entreprises s’intéressent beaucoup à l’esport car c’est un divertissement regardé par des millions de personnes. Donc, en injectant suffisamment d’argent dans l’industrie de l’esport pour que celle-ci puisse grandir, ils pourront encore plus se faire connaître comme des entreprises qui sont proches des millennials (jeunes entre 18-30 ans), principaux spectateurs de la scène esportive. Dans le cas de l’alimentation, les entreprises cherchent à être des références jouant sur le cliché du gamer exclu de la société qui se nourrit exclusivement de “malbouffe” pour ne pas avoir à sortir de sa chambre. Ce “cercle vertueux” entre les industries alimentaires et les organisateurs d’événements ne l’est pas forcément pour les joueurs. En effet, en mangeant trop gras, trop salé ou trop sucré, ils s’exposent à de sérieux problèmes de santé, comme le diabète de type 2, le cholestérol, de l’insuffisance rénale ou encore d’autres maladies.
Mais que faire ? Arrêter les sponsoring par ces entreprises et tenter d’en trouver d’autres qui pourront promouvoir de la nourriture saine ? Dans la réalité des faits, cela ne serait pas si facile. En effet, encore une fois comme dans le milieu sportif, se défaire de sponsors qui peuvent rapporter des millions est souvent une très mauvaise idée et cela peut porter de très graves préjudices aux événements. Par exemple lors des JO de Londres en 2012, l’assemblée a voté un appel à l’interdiction du sponsoring de l'événement par Coca Cola et McDonald’s pour éviter que l’événement soit affilié à l’obésité infantile. Cependant, étant donné que Coca Cola et McDonald’s ont financés à eux seuls 40% du chiffre d’affaires de l'événement et déjà payés quelques millions d’euros afin d’être partenaires de l'événement ; il était impossible de se passer d’eux. Ce genre de situation risque aussi d’arriver dans le milieu esportif, rendant difficile le fait de se passer de tels sponsors.Cependant le tableau n’est pas tout noir, il existe des entreprises comme Feed proposant une nourriture saine, s’intéresse aussi à l’esport et deviendront peut-être aussi partenaire de ses grands événements.
Que faire alors?
Pour résoudre ce problème d’alimentation, il faut déjà en parler davantage. On compte très peu de documentation relative à l’esport pour avoir une bonne hygiène alimentaire et trop peu de personnes sont éduquées à manger sainement malgré les campagnes de sensibilisation. Idéalement il faudrait que les structures et les événements essaient de mettre en place des solutions alternatives à la malnutrition. Dans certaines écoles de gaming et gaming house, les joueurs peuvent compter sur l’aide d’un nutritionniste, on pourrait espérer que les organisateurs de LAN puissent employer des nutritionnistes aussi pour proposer des menus équilibrés aux joueurs pendant les compétitions. Bien que l’on ne puisse pas se permettre de rompre les contrats de sponsoring, on peut toujours espérer apprendre aux invités et joueurs à mieux manger. Les organisateurs d’événements pourraient aussi tenter de proposer une offre alimentaire plus variée et soucieuse de la santé des participants et visiteurs. Il y a une énorme charge de travail à propos de l’alimentation dans le milieu esportif et il incombe à tous les acteurs de mettre leur pierre à l'édifice afin de promouvoir une alimentation saine et variée dans le milieu de l’esport.
Et vous, pensez-vous qu’une alimentation saine et variée est possible dans le milieu esportif?