Le karma : choisir son identité

Le karma : choisir son identité

Le karma : choisir son identité

Nombreux sont les jeux vidéo qui permettent aux joueurs de choisir leur voie sur le chemin de la raison. Devenir une raclure de la pire espèce ou au contraire jouer au bon samaritain, c'est à nous qu'il en revient parfois d'en décider. Analysons tout cela de plus près.

Sois gentil, pas méchant

Comme nous l'avons déjà vu à de nombreuses reprises, l'univers vidéoludique propose tout un tas d'expériences à travers plusieurs types de jeux : RPG, Action, Aventure, Narratif... Les actions impactant le karma peuvent intervenir de diverses façons suivant les jeux : à des moments clés de l'aventure, lors de phases de dialogues, selon la façon de faire et de compléter une quête ou tout simplement par le comportement que le joueur a vis à vis du monde dans lequel il évolue.

Selon le jeu vidéo, ce système de karma est plus ou moins mis en avant. Certaines productions tournent entièrement autour de lui comme dans la série des InFamous par exemple. Le joueur contrôle un personnage disposant de supers-pouvoirs et peut choisir entre être un héros ou un vilain, une décision qui influera sur le cours de l'aventure mais aussi sur l'apparence du héros et du monde qui l'entoure. C'est notamment par le biais de grosses décisions que l'on peut basculer du côté du bien ou du mal, additionné au comportement que l'on a en jeu dans l'open world. Ici le karma est clairement au centre du jeu et plusieurs éléments d'interface sont là pour nous le rappeler : dès que le joueur fait une action influant dessus, une jauge ou un logo évolue vers le rouge ou le bleu.

InFamous n'est pas le seul jeu à privilégier ce système, un RPG bien connu s'est également distingué par cette manière de faire, j'ai nommé Fable. Rien que la jaquette nous fait comprendre que la notion de choix sera de la partie (celle du deuxième épisode en particulier). C'est également suite au comportement du joueur et de ses choix que son karma évoluera, une évolution reflétée à travers l'apparence de notre personnage tout au long du jeu.


Fable II

Enfin concernant ces jeux misant beaucoup sur le karma, difficile de ne pas citer Star Wars : Knights of the Old Republic. Le jeu de rôle de Bioware vous donne le choix d'être du côté de la lumière ou du côté obscur de la Force, ni plus ni moins que la notion de karma la plus célèbre de la pop-culture. Au même titre que les deux jeux précédemment cités, votre choix aura un impact sur votre apparence, mais aussi sur les pouvoirs auxquels vous aurez accès. À vous de voir donc si vous souhaitez être un valeureux chevalier Jedi respecté de tous ou au contraire un grand seigneur Sith craint aux quatre coins de la galaxie.
Dans ces jeux, la notion de karma est vraiment mise en avant et impacte beaucoup d'éléments, que cela soit le déroulement de l'histoire, le gameplay ou l'apparence du protagoniste, voire de l'environnement.

Cependant la gestion du karma est présente dans d'autres productions vidéoludiques, mais parfois de manière plus raisonnée. Le joueur a toujours des choix décisifs à faire, mais ils n'influeront pas forcément de manière bien distincte le jeu. Ce n'est que plus tard dans le scénario que l'on paiera le prix de ses actes (bons ou mauvais). Un style que l'on retrouve dans une série comme Fallout par exemple, ou dans de nombreux jeux proposant un système de dialogues à choix multiples comme dans les Mass Effect ou Dragon Age. Ici le joueur pourra avoir accès à certaines lignes de dialogues déblocables selon le comportement que l'on aura eu depuis le début du jeu (agressif, modéré, passif). Pour en revenir à Fallout, l'univers post-apocalyptique du titre donne la possibilité au joueur de faire face à des choix cruciaux, parfois incongrus. Par exemple le choix, dans Fallout 3, de faire exploser une ville bâtie autour d'une bombe nucléaire non explosée et semble-t-il « parfaitement sûre ». Un choix qui survient dès les premières heures de jeu et qui impacte la suite des quêtes, ponctuées de plusieurs autres décisions du même acabit.


La ville de Megaton dans Fallout 3 et sa fameuse bombe nucléaire

Plus récemment, Red Dead Redemption II a également mis à profit cette notion de karma. Ce qui colle parfaitement à l'époque concernée (la fin du XIXè), qui voit l’émergence de la civilisation et son opposition adoptant un mode de vie plus sauvage, où les lois étaient difficilement acceptées. Encore une fois ici, ce sont pleins de petites décisions ainsi que le comportement du joueur dans l'open world qui vont influer sur son karma, représenté par une jauge en bas de l'écran. À première vue, seul le comportement des autres envers vous semblera avoir changé, mais finalement ce sont de nombreux moments clés de l'aventure qui peuvent prendre une autre forme, jusqu'à la conclusion.

Mais alors, qu'est-ce qui fait que l'on a tendance à jouer du bon ou du mauvais côté de la balance ?

C'est pas gentil d'être méchant

Lorsque l'on choisit d'avoir un mauvais karma, peu importe le jeu, on a la possibilité de braver les interdits. Une chose plus difficilement réalisable dans la réalité. N'est-ce pas jouissif de pouvoir faire ce que l'on veut sans se soucier des règles et des lois ? Le jeu vidéo permet justement de pouvoir sortir un peu des sentiers battus. Bien sûr il est important de savoir faire la distinction entre la réalité et le virtuel, un sujet qui fera sûrement l'objet d'un futur article.

Mais oui, jouer au méchant est attrayant. Un sentiment de puissance est plus que jamais présent, notamment dans un jeu comme InFamous et il faut dire que c'est assez plaisant de pouvoir tout casser sans se poser de questions. De plus, les jeux vidéo nous ont longtemps fait jouer dans la peau de gentils héros, alors avoir la possibilité de faire ce que l'on veut risque fortement de nous faire emprunter un chemin différent de ceux que nous empruntons d'habitude.

C'est mieux d'être gentil

Mine de rien, choisir la voie de la raison a aussi du bon. C'est assez plaisant de jouer au bon samaritain, d'aider son prochain, d'apporter son soutien, d'être un héros. Ne serait-ce que pour notre éthique, ce n'est pas parce que c'est un jeu vidéo qu'on ne va pas avoir de sentiments et de pitié à l'égard de différents PNJ et face à certaines situations. Lorsque les choix viennent impacter le scénario d'un jeu, il se peut que l'on ait envie qu'il se déroule et se conclut positivement. Une certaine envie de bien faire est présente et un choix négatif pourrait venir gâcher un sans faute. Et puis tout simplement, on peut ne pas être intéressé par la voie de la méchanceté et préférer celle de la justice et de la bonté.

Tout n'est qu'une question de choix

La question du karma a été posée au sein de Game’Her et les avis sont variés et forts intéressants :

« De manière générale, j'adopte un karma positif un peu par défaut, effectuant les choix que j'aurais moi-même pris dans la vie réelle [...] Dans les jeux vidéo où il est possible de créer soi-même son personnage, il m'arrive cependant très fréquemment d'adapter mes choix selon l'apparence de mon avatar. J'ai créé plusieurs personnages dans Star Wars : The Old Republic [...] et selon l'apparence, l'histoire ou la voix, mes choix étaient bien plus variés [...] [En résumé] Quand je joue mon personnage comme si c'était moi, il est gentil, mais quand je joue un personnage en étant ledit personnage, il peut être gentil ou méchant. »

Terebell

« [...] j'opte généralement pour un karma négatif préférant jouer des personnages "méchants" que gentils [...] je trouve pour ma part que c'est assez intéressant d'explorer ce côté du karma négatif parce que c'est pas quelque chose que l'on peut faire IRL [dans la vraie vie]. »

Noëlie

« [...] j'ai tendance à adopter un karma qui ait un sens RP, mais pas forcément positif [...] dans SWTOR (Star Wars The Old Republic), je me suis fréquemment surpris à créer des Sith gentils ou des Jedi corrompus [...] je trouve que ça permet d'explorer un champ plus vaste de possibilités en sortant de l'histoire classique telle qu'elle devrait être. »

inRealm

Le choix du karma découle de diverses décision que l'on prendra durant notre aventure vidéoludique. Concernant cette notion de choix, je vous renvoie à l'article suivant si vous souhaitez plus de détails.
Choisir un bon ou un mauvais karma dépend finalement de notre façon d'être et de la manière dont on consomme le jeu vidéo. Quel est le souvenir que l'on souhaite garder d'une aventure ? Comment on souhaite s’impliquer dans l’histoire et dans la gestion de notre personnage ?

L'avantage dans les jeux intégrant cette notion est qu'il y a une certaine rejouabilité, notamment dans le cas où le karma influe sur l'histoire ou les compétences de notre personnage. Le fait de pouvoir choisir sa personnalité est devenue assez récurrent dans le jeu vidéo et a tendance à plaire aux joueurs, un système que l'on ne risque pas de voir disparaître de sitôt donc.

Et vous alors, plutôt gentil ou méchant ?

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Ylonith
Ylonith

Voyageur de mondes virtuels, passé par Midgar, Skellige et les terres d’Azeroth. Admirateur de jeux enchanteurs, et explorateur du multivers vidéoludique.