Les œuvres adaptées en jeu vidéo

Les œuvres adaptées en jeu vidéo

Les œuvres adaptées en jeu vidéo

Les adaptations sont quelque chose de très courant dans le monde du loisir médiatique. Cinéma, séries, jeux vidéo, tous sont passés par là, en bien comme en moins bien. Il y a beaucoup à dire sur le sujet et le jeu vidéo à une place de choix dans ce domaine.

Ce qui est pratique avec le jeu vidéo, c'est qu'il fait figure de dernier né, c'est le petit frère de la bande. Il en résulte que des œuvres de nombreux milieux peuvent se retrouver adaptées : romans, bandes dessinées, mangas, comics, films, séries et jeux de rôle. Dans cet article, on se focalisera notamment sur les adaptations qui ont su se démarquer ou qui ont marqué la scène vidéoludique.

Les romans, une base solide

Parmi tous les support adaptatif le roman est l'un des plus exploité, beaucoup de jeux ont pour base une œuvre littéraire : Harry Potter, Le Seigneur des anneaux, Sherlock Holmes, BioShock, Metro 2033, The Witcher.

Parmi eux, certains s'inspirent de romans, BioShock tire ses influences de nombreux livres présentant une société dystopique ou utopique comme La Grève ou 1984, respectivement de Ayn Rand et Georges Orwell. Les jeux Sherlock Holmes, comme les deux derniers épisodes développés par le studio Frogwares : Crimes & Punishments et The Devil's Daughter, proposent quant à eux des scénarios inventés de toutes pièces. Les principaux personnages créés par Arthur Conan Doyle restent tout de même présents suivant les jeux, et ces derniers ne manquent pas de faire référence à certaines enquêtes du célèbre détective.


BioShock : la ville sous-marine de Rapture

Certaines licences sont l'adaptation directe de l’œuvre originale, les jeux Harry Potter par exemple suivent exactement le scénario inventé par J.K Rowling. De même pour Le Seigneur des anneaux qui a vu son histoire adaptée en jeu vidéo sous plusieurs opus. Le roman Metro 2033 de Dmitri Gloukhovski, prenant place dans les tunnels du métro moscovite après une guerre nucléaire, s'est également vu être adapté en jeu vidéo en 2010, l'intrigue reste globalement la même malgré quelques divergences. Ces deux derniers exemples vous nous permettre de parler de ce qui se fait assez fréquemment en matière d'adaptation, à savoir des jeux qui se déroulent dans le même univers, mais qui font suite ou préquelle à l’œuvre originale.

Repousser les limites de la narration

Revenons vers Le Seigneur des anneaux, et plus précisément vers la Terre du Milieu. C'est ainsi que se nomme le cadre où se déroule les événements du Seigneur des anneaux, du Hobbit et du Silmarillion, trois des principales œuvres de J.R.R Tolkien. La plupart des jeux vidéo sortis se sont contentés de relater la guerre de l'Anneau sous divers angles (la guerre de l'Anneau constitue les diverses batailles ayant lieu dans Le Seigneur des anneaux). En 2014, les développeurs de Monolith Productions font le pari de sortir des sentiers battus et de proposer une histoire originale se déroulant entre Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. La Terre du Milieu : l'Ombre du Mordor voit ainsi le jour et se révèle être un jeu d'action-aventure dans la veine des séries Assassin's Creed et Batman Arkham. Le joueur incarne Talion, dans une quête de vengeance face aux armées du Mordor. Une suite, La Terre du Milieu : l'Ombre de la guerre est sortie en 2017 et malgré le fait que les scénarios soient totalement originaux, certains moments clés et personnages de la saga sont mentionnés.


La Terre du Milieu : l’Ombre du Mordor

Nous évoquions précédemment le jeu Metro 2033, adapté du livre du même nom. Bien que le roman a eu une suite nommée Metro 2034, le jeu a également eu un petit frère portant le sobriquet de Metro : Last Light. L'intrigue de ce dernier a suivi sa propre voie et est complètement différente de la suite littéraire, bien que ce soit toujours Dmitri Gloukhovski qui en a écrit le scénario. Un scénario qui continue de suivre le récit d'Artyom, le héros de Metro 2033, dans un Moscou ravagé par une guerre nucléaire. A l'E3 2017, un troisième opus a été annoncé : Metro Exodus, continuant l'histoire d'Artyom à la recherche de nouvelles terres dans une Russie toujours aussi meurtrie.

Lorsqu'on parle d'adaptation littéraire, il est difficile de faire l'impasse sur la série The Witcher, adaptée de La Saga du Sorceleur de l'auteur polonais Andrzej Sapkowski. Le premier opus, développé par les équipes de CD Projekt, sort en 2007 et l'intrigue se situe après les événements du dernier tome de la saga. On suit les aventures du sorceleur Geralt de Riv, un chasseur de monstres ayant subi des mutations améliorant ses capacités en général. L'adaptation vidéoludique a connu trois déclinaisons, dont un épisode 3 monumental qui s'est vite classé au panthéon du jeu vidéo. Encore une fois, tout au long des trois jeux, de nombreuses références aux romans ont été parsemées ici et là, et plusieurs personnages emblématiques ont été de la partie.

Les Comics : une source quasi-infinie d'histoires

Quand on pense jeux vidéo et comics, un nom peut avoir tendance à être récurrent : Telltale. Ce studio de développement et d'édition américain est connu pour adapter avec l'art et la manière de nombreuses séries de comics. C'est en 2006 que le studio trouve la formule idéale qui l'accompagne depuis plus de 10 ans maintenant, le jeu à format épisodique, avec l'adaptation du comics de Steve Purcell Sam and Max. En 2012 c'est au tour du comics de zombis The Walking Dead de Robert Kirkman d'être adapté sous forme de « point-and-click ». Le scénario diffère du comics et donne l'opportunité aux joueurs de faire des choix qui influencent le déroulé de l'intrigue, ce qui constitue également la marque de fabrique de Telltale. The Walking Dead connaît 4 saisons vidéoludiques. Telltale a en parallèle adapté d'autres séries de comics. The Wolf Among Us, basé sur le comics Fables de Bill Willingham, sort en 2013. Là encore l'histoire est originale, mais prend place dans le même univers : à Fableville, un lieu où se sont réfugiés plusieurs personnages de fables, contes et folklore après avoir été chassés de leur monde. Le joueur incarne le shérif de la ville, Bigby Wolf alias le Grand méchant loup, dans une enquête complexe au cœur de Fableville sur fond de meurtres et de trahisons.


The Wolf Among Us : Bigby le Grand méchant loup et le bûcheron

Telltale sait aussi y faire en matière de super-héros, entre Les Gardiens de la Galaxie et son ambiance 70's, et Batman et son univers sombre à souhait, le studio a de quoi s'amuser en terme d'intrigue et de personnages. Ce qui est important de préciser ici, c'est que le monde des super-héros est extrêmement vaste, il propose une multitude de personnages, de fils narratifs, d'ambiances et d'époques. Le tout déjà imaginé ! Mais cela ne veut pas dire qu'il est aisé d'adapter un comics de super-héros (ou autre d'ailleurs), car le public se montre vigilant et surtout très exigeant.

Écartons-nous des jeux épisodiques, mais restons en compagnie de Batman. En terme d'adaptation il se démarque largement de ses compères super-héros, avec les jeux Batman Arkham. Débutée en 2009, la série a d'une part apporté un vent de fraîcheur aux jeux d'action-aventure, mais à d'autre part fait rayonner le chevalier noir sur la scène vidéoludique. Les développeurs de Rocksteady Studios nous servent ici une série sombre et mature, aux personnages tous plus travaillés les uns que les autres, avec un scénario captivant plein de rebondissements et un Batman charismatique au possible, sachant user de ses poings efficacement face à la menace constante.

Les comics ont ainsi une place importante dans le milieu des adaptations, et il est sûr qu'ils ont encore de beaux jours devant eux sur le marché du jeu vidéo.

Donjons & Dragons : la révolution d'un genre

Les jeux de rôle ont toujours été une grande source d'inspiration pour les jeux vidéo de rôle. L'exemple le plus parlant est sans aucun doute Donjons & Dragons (D&D), véritable messie du genre, son adaptation vidéoludique Baldur's Gate a connu un énorme succès et a popularisé plusieurs codes du RPG¹ (on parlera ici de RPG pour désigner la version vidéoludique). Outre les adaptations pures et dures, la plupart des RPG (occidentaux notamment) sont inspirés des jeux de rôles, dont D&D reste l'un des pionnier : système de caractéristiques, points de compétences, personnalisation du personnage, bestiaire. Tuer furtivement un troll avec son voleur dans Skyrim par exemple paraît totalement bénin, eh bien tout cela tire une partie de son inspiration du jeu de rôle. Une inspiration qui remonte aux années 70 et qui s'est transmise au travers de nombreux médias.

Mais un aspect demeurait toutefois absent lors de l'émergence des jeux RPG : l'interaction sociale. Vient alors les MMORPG², tout d'abord avec Dark Age of Camelot en 2001 puis avec World of Warcraft en 2004, ainsi que de nombreux autres titres par la suite : Guild Wars, Final Fantasy XIV, Black Desert Online...

Ces derniers permettent d’interagir avec d'autres joueurs, de créer ou de rejoindre une guilde, de participer à des événements communautaires et de s'affronter les uns contre les autres. Certains jeux intègrent même des serveurs « RP » (RolePlay) où le joueur incarne concrètement son personnage, à la manière d'un véritable occupant du monde fictif dans lequel il évolue. Dans de nombreux RPG ou MMORPG, tout est conçu afin de favoriser le sentiment de liberté, les joueurs peuvent choisir leur classe, se spécialiser dans divers métiers, peuvent par exemple cultiver la terre, faire du commerce, avoir un logement, se marier. Tant d'options qui ne cesse de s'affiner avec temps, en quête de l'immersion totale.

Une tendance loin d'être finie

Le sujet est vaste, très vaste, nous n’avons ici exploré qu'une parcelle de ce qui pourrait en résulter. Nous avons vu que certaines œuvres étaient adaptées quasiment à la lettre comme pour Metro 2033, ou que d'autres prenaient place dans le même univers mais à un moment différent ou avec une intrigue différente comme The Witcher ou The Walking Dead. C'est d’ailleurs un procédé récurrent dans beaucoup d'adaptations : prendre l'univers d’origine, puis créer des scénarios originaux en y incorporant de nouvelles choses (bestiaires, lieux, personnages) dans le passé, le présent ou le futur de l’œuvre originale. Le jeu vidéo fait ainsi office d'extension et permet d'étendre des univers au-delà des limites fixées par le matériau de base. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter, il n'y a qu'à voir avec des titres sortis récemment ou à paraître comme Marvel's Spider-Man ou Cyberpunk 2077, adapté du jeu de rôle papier Cyberpunk 2020.

L'inspiration joue aussi un rôle important, beaucoup de jeux sont le fruit d'un mélange d'inspirations diverses : univers dystopique, utopique ; genre Fantasy, post-apocalyptique, science-fiction ; mythologie ; courant steampunk, cyberpunk etc. Lorsqu'on s'y penche de plus près, on peut se rendre compte que tout n'est qu’inspiration, par exemple les jeux de rôle ont insufflés un vent nouveaux dans l'univers fantasy, lui-même inspiré de la littérature. Cet apport de fraîcheur a quant à lui inspiré la littérature à son tour, et ainsi de suite. Il en est de même pour les autres genres artistiques et une question peut alors être en droit de se poser : peut-on encore inventer ?

¹RPG : Role-Playing Game / Jeu de rôle
²MMORPG : Massively Multiplayer Online Role-Playing Game / Jeu de rôle en ligne massivement multijoueur

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Ylonith
Ylonith

Voyageur de mondes virtuels, passé par Midgar, Skellige et les terres d’Azeroth. Admirateur de jeux enchanteurs, et explorateur du multivers vidéoludique.