Quel est le rythme de vie d’un joueur pro dans l’esport ?

Quel est le rythme de vie d’un joueur pro dans l’esport ?

Quel est le rythme de vie d’un joueur pro dans l’esport ?

Vous vous êtes demandé un jour : quel est le rythme de vie d’un joueur ou d’une joueuse pro dans l’esport ? Est-ce que c’est fait pour moi ? Est-ce que j’ai les capacités pour ? Il n’y a pas de secret : l’hygiène de vie, le mental et les entrainements sont équivalents à ceux demandés pour un sportif pro traditionnel. Est-ce que vous êtes prêt pour ça ? Nous allons découvrir plus en détail à quoi tout cela correspond exactement.

Qu’est-ce que l’esport ?

L’esport se traduit en général par « sport électronique ». Il correspond à la pratique, en LAN ou sur Internet, d’un jeu vidéo. Celui-ci se déroule par le biais d’un ordinateur ou d’une console et se joue la majeure partie du temps en équipe, ou seul, selon le jeu. L’esport prend son essor à la fin des années 1980 avec les premiers jeux multijoueurs, puis courant 1990 avec Internet. Entre les années 2000 et 2010, il se démocratise, gagne en notoriété et finit par être considéré au même titre qu’une pratique sportive comme les autres.

Les tournois, les sponsors et les équipes ont réussi à placer le joueur esport quasiment dans la même configuration qu’un athlète professionnel. Le jeu ne se pratique plus de manière dilettante et son quotidien en est bouleversé. C’est lorsque cette modification intervient que le joueur ou la joueuse lambda s’inscrit dans une démarche de joueur pro et rentre dans la peau d’un sportif professionnel.

Peut-on considérer l’esport comme du vrai sport ?

À première vue, mettre sur le même plan le sport et l’esport peut paraître surprenant. Le sport, tel qu’on le perçoit et l’envisage dans la conscience collective, se rapproche plus d’une activité physique. Il se pratique en intérieur ou en plein air, nécessite un effort physique parfois douloureux. Et grâce à un entraînement rigoureux s’étalant sur plusieurs années, on peut éventuellement envisager la compétition.

Cependant, cette vision du sport est trop restrictive. Elle ne considère pas certains aspects nécessaires tels que la concentration ou la stratégie. Et c’est en prenant en compte cette définition élargie que certaines disciplines comme la pétanque, les échecs ou encore le scrabble ont acquis leur dénomination sportive. La discipline ne se borne plus à de l’exercice physique pur et dur. De cette manière, face à son écran et vissé sur son siège, le joueur ou la joueuse a pu devenir un sportif et même un sportif pro.

De quelle infrastructure a-t-on besoin dans l’esport ?

Un joueur professionnel doit être prêt à se plier à de nombreuses règles, codes et astreintes, s’il veut transformer sa pratique en un moyen de gagner sa vie.

Son premier objectif va être de se faire repérer ou de postuler dans une structure disposant d’une équipe professionnelle dans le jeu qu’il a choisi. De cette manière, il accède à une rémunération, par le biais des sponsors, durant les tournois nationaux ou internationaux.

Ces tournois se passent la plupart du temps lors d’évènements gigantesques, avec une foule enthousiaste venue supporter son équipe, son joueur ou sa joueuse préférée. Des commentateurs sportifs spécialisés sont également présents pour faire vivre l'événement aussi bien en live que sur la retransmission Internet. Exactement comme pour une compétition sportive plus traditionnelle.

Gestion du clavier/souris et de ses raccourcis

Quelles sont les qualités qu’un joueur pro doit développer ?

L'entraînement a pour objectif l’amélioration ou l’obtention de certaines capacités, que ce soit physiques ou intellectuelles. Le joueur pro fonctionne exactement de la même manière.

Un jeu vidéo, préparé pour de la compétition, demande à un joueur ou une joueuse de l’ingéniosité pour l’aider à développer des parades. Mais également un travail de coordination au sein de l’équipe. Les coéquipiers doivent être capables de faire progresser leurs stratégies et leur communication. Un jeu tel que Counter Strike Go en est un exemple parfait. Ce qu’il faut aussi bien retenir, c’est qu’un joueur se doit de travailler pendant son entraînement : sa précision, ses temps de réaction et sa vigilance perpétuelle.

De plus, et cela reste valable pour tous les jeux, le joueur pro doit avoir une dextérité hors du commun en ce qui concerne sa gestion du clavier/souris et de ses raccourcis. Le jeu Starcraft, par exemple, ambitionné au niveau professionnel peut représenter 400 actions à la minute, ce qui équivaut à environ 5 actions par secondes…

Comment le joueur pro gère-t-il son temps ?

Une saison de compétitions d’un joueur ou d’une joueuse pro dure de janvier à août, soit une moyenne de 8 mois. De septembre à décembre, les mois restants, il ne prend pas de vacances pour autant. De toute façon, s’il arrête de jouer ou ralentit juste son entraînement, ses réflexes sur son jeu peuvent perdre en qualité. Le joueur  en stand-by peut ne plus être au courant des nouvelles pratiques ou stratégies mises en place. La concurrence est aussi rude dans ce milieu. Un remplacement peut vite arriver.

Pour toutes ces raisons, le joueur ou la joueuse pro prévoit sa préparation sur une année entière.

Une semaine type peut représenter entre 35 et 50 heures de jeu environ. Cela correspond à 30 parties en moyenne (quand on sait qu’un joueur coréen peut pratiquer jusqu’à 80 parties, les 50 heures de jeu sont pour lui une moyenne basse). L'entraînement est réparti selon les disponibilités du joueur. Dans la majeure partie des cas, cela représente 5 soirées, entre 17 h et minuit au minimum, sinon durant la journée.

Le joueur pro peut très bien pratiquer ses entrainements depuis chez lui

Que représente un entraînement intensif d’un joueur pro esport ?

Chaque joueur ou joueuse met en place un emploi du temps qui lui correspond. L'entraînement tient, quoi qu’il en soit, une place importante. À côté de ça, il faut savoir tout de même mener une vie saine : ne pas forcément se coucher trop tard et prévoir des plages horaires pour pratiquer des activités hors écran. La pratique d’un sport physique est recommandée et la méditation peut être un avantage pour la concentration. Le dimanche reste souvent la journée consacrée aux tournois.

Le joueur pro peut très bien pratiquer ses entrainements depuis chez lui. La concentration joue toutefois un rôle important. C’est pour cela qu’il faut mettre en place des stratégies pour savoir se couper du monde qui l’entoure. Rien ne doit interférer, pour que ses performances n’en soient pas diminuées dans son jeu.

On voit de plus en plus apparaître des « gaming houses » pour les sportifs électroniques. Ces structures apportent un environnement et un cadre optimal pour la phase de préparation des joueurs et joueuses pros. Cela permet également de rompre leur isolement et d’entretenir leur esprit d’équipe. Ils peuvent y habiter à l’année ou simplement s’y rendre lors de boots camp. Ces derniers sont organisés sur plusieurs semaines intensives, pour principalement se perfectionner. Les sportifs professionnels plus traditionnels ont également l’habitude, avant des compétitions, de se regrouper dans ce genre de camp.

Comment progresser en esport ?

Pour progresser dans son entraînement, le joueur ou la joueuse pro est accompagné d’un « starter ». Ce coach est présent pour l’aider à analyser son jeu et sa technique pour les faire progresser. Il supervise les séances dédiées à l’étude du jeu, souvent grâce aux vidéos des parties. Le débriefing de ces dernières a d’ailleurs lieu avec tous les membres de l’équipe pour voir les points forts et les points faibles de chacun. Puis, une réflexion individuelle vient affiner le coaching.

Le rôle du starter ne se limite pas à cette simple fonction d’analyse des parties. Il est également le support moral de l’équipe. Il se doit de recadrer les joueurs lorsque ces derniers s’écartent d’une bonne hygiène de vie. Ce paramètre est essentiel, car l’esport est exigeant aussi bien moralement que physiquement.

Comment pratiquer l’esport sur la durée ?

Un joueur ou une joueuse pro doit être performant sur la durée. Et comme un sportif traditionnel, son hygiène de vie en est une des clés pour perdurer dans le milieu.

Une bonne nuit de sommeil est importante pour être en pleine possession de tous ces moyens, être concentré et résister à la pression. Un cerveau reposé joue également sur les réflexes, l’anticipation et la mémorisation. Un corps sain, entretenu par une nourriture saine et une pratique sportive physique, est également à privilégier. Le surpoids, ainsi que les pathologies associées, surviennent aux joueurs et joueuses qui ne font pas attention.

Le coach est présent pour encourager les joueurs et les joueuses à entretenir un bon rythme de vie. Mais également pour leur prodiguer des conseils sur des douleurs ou des blessures physiques liées à une pratique intense du jeu vidéo. Il est en mesure de les orienter vers un service médical adapté s’ils souffrent de mal de dos, tendinites, mal aux yeux ou hypertension. Ces maux nécessitent, le plus souvent, un accompagnement médical adapté pour ne pas empirer. Certaines Gaming House possèdent d’ailleurs leur propre équipe médicale (ostéopathe, kinésithérapeute, nutritionniste…) pour accompagner leurs joueurs au quotidien.

Lorsque la carrière du joueur ou de la joueuse pro arrive à sa fin, le coach est présent pour les aider à envisager une reconversion. Car il ne faut surtout pas oublier que dans la majorité des cas, leur carrière est intensive, mais éphémère. Ils sont souvent recrutés avant 20 ans et leurs performances déclinent après 24 ans. Il faut donc toujours anticiper le « après ». Il en est de même pour un athlète professionnel car souvent, en approchant de la trentaine, lui aussi doit penser à sa reconversion.

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Shyrka
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