« Les jeux vidéo rendent violents », « Les jeux vidéo isolent socialement » ; l’industrie vidéoludique est cible de nombreux jugements dûs à leur caractère violent. Suite à une récente fusillade de masse dans l’un de leur magasin, la chaîne de supermarchés américaine Walmart en est même venue à bannir les jeux vidéo de leurs rayons alors qu’ils vendaient encore des armes à feu. La raison serait que la violence présente dans certains titres matures inspirerait certains à la reproduire dans la vie réelle.
Finalement, ces jugements ont été réfutés par des études scientifiques : un adulte n’est pas plus enclin à être agressif après avoir joué à des jeux vidéo violents. Mais qu’en est-il des jeunes enfants, qui ne connaissent pas leurs limites et qui sont facilement manipulables ? Découvrons cela ensemble.
Jouer est toujours bénéfique pour un enfant. Que cela soit avec des jouets en bois, ses copains dans la cour de récréation ou encore lorsqu’il pratique un instrument. Cela développe son indépendance, son imagination, sa prise de décisions, ou encore sa capacité à résoudre des problèmes. De la même manière, les jeux vidéo peuvent s’avérer très bénéfiques pour un jeune. Ils lui permettent de travailler ses réflexes et sa rapidité d’exécution dans des titres comme Sonic, mais aussi la résolution de puzzles et l’inventivité dans Super Mario Maker par exemple. Accompagné par un psychologue, il est même possible de faire de la thérapie par le jeu.
Super Mario Maker entraîne la créativité et les réflexes
Afin que le jeu soit adapté à l’âge de l’enfant, il est important d’être attentif au système PEGI (Pan European Game Information). Cette information donne l’âge minimum recommandé pour tous les jeux sur le marché européen. Pour chaque palier allant de PEGI 3 à PEGI 18, de nombreux jeux sont accessibles en fonction de vos préférences. Le PEGI 3 par exemple, regroupe des jeux de plateforme comme Mario, des jeux d’éducation comme Adibou ou encore des jeux de sports à la manière de Wii Sports. La progression peut également être suivie en effectuant des tests réguliers, comme un test de multiplication s’il joue à un jeu qui fait travailler son calcul mental. Mais même si des progrès sont visibles et encourageant, attention à ne pas tomber dans l’abus !
Une étude récente menée par le doctorant Andrew K. Przybylski de l’Université d’Oxford a démontré que si un jeune passe moins d’un tiers de son temps libre à jouer aux jeux vidéo, il aura alors plus de facilité dans ses relations sociales et son bien-être. Mais attention, comme dans tous les domaines, des sessions prolongées auront tendance à avoir des effets négatifs sur l’enfant. Il est donc important pour les parents d’organiser des sessions de jeu strictes à respecter. De cette manière, l’enfant pourra apprécier ses jeux avec modération. Avant que la session ne commence, fixez une heure de fin précise et pensez à le prévenir à l’avance afin qu’il puisse faire les actions qu’il souhaite avant de quitter le jeu (retourner en ville, sauvegarder…). S’il arrive qu’un combat de boss soit en cours lors de la fin d’une session, il ne faut pas être brusque au risque de frustrer l’enfant. Laissez le finir et retirez le temps dépassé lors de la session suivante ! Une fois la session terminée, essayez de le lancer sur une autre activité qui développera d’autres de ses capacités (musique, lecture…)
Cependant, attention à ne pas cumuler les sessions sur les écrans. Il n’est pas conseillé de faire suivre une session de jeu par du temps devant la télévision par exemple. D’ailleurs, les jeux vidéo sont souvent conseillés pour remplacer le temps passé devant les chaînes grand public. En effet, lorsqu’un jeune joue, il est plus stimulé car il doit interagir et ses mains sont occupées . De plus, le jeu apporte une progression et un sentiment de satisfaction lorsqu’il arrive enfin à passer un niveau difficile.
Les jeux vidéo sont donc bénéfiques pour les jeunes et permettent de travailler sur des aspects différents que d'autres activités ne permettent pas de développer. Mais il est important de poser des limites sur les jeux et le temps passé devant un écran, afin que cela reste sain. Il est également possible de parler avec l’enfant après sa session de jeu afin de connaître ses ressentis, ses difficultés et tout ce dont il aurait besoin pour profiter au mieux de son temps de jeu. Cela l’aidera à s’ouvrir sur ce qui va ou ne va pas lorsque d’autres événements importants feront leurs apparitions (mauvaise note, mésentente avec un copain…). Le jeu peut être important pour l’apprentissage, mais toutes les émotions en émanant le sont tout autant. Et vous, de quelle manière laissez-vous (ou laisserez-vous) jouer vos enfants ? Et plutôt sur PC, mobile ou console ?
Sources :
Electronic Gaming and Psychosocial Adjustment
Behavioural realism and the activation of aggressive concepts in violent video games